5 manières de soutenir la santé mentale de ses employés

La santé mentale est un sujet de plus en plus discuté en entreprise. Alors, voici comment, en tant qu’employeur, il est possible d’assurer le bien-être de ses employés. 

Depuis que nos vies ont été chamboulées par la COVID-19, les discours sociétaux sur la santé mentale ont évolué. On reconnaît de plus en plus l’importance de déconstruire les tabous entourant les problèmes de santé mentale. Les gestionnaires ou employeurs peuvent épauler leurs employés de plusieurs façons. Afin d’en savoir davantage sur cette question, nous avons rencontré Mélanie Turcot, CRHA.

Instaurer un climat de confiance 

Une des façons de prévenir les déclins de santé mentale de ses employés est de favoriser un milieu de travail où l’honnêteté et le respect sont des valeurs mises de l’avant. Selon un rapport du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail, seulement 23% des employés seraient à l’aise de discuter de leur état de santé mentale avec leur employeur.

Comme Mélanie Turcot l’indique: « S’il n’existe pas un climat d’ouverture et une communication fluide entre les employeurs et les employés, il sera difficile pour un employé de parler de santé mentale. Il est donc important d’avoir de bons canaux de communication établis au sein de l’entreprise. Surtout dans le contexte pandémique actuel, il est important de prendre le temps de discuter avec ses employés. »

L’experte recommande ainsi de faire une rencontre hebdomadaire ou aux deux semaines avec chacun des employés, pour non seulement parler de ses tâches et projets en cours, mais aussi de son état général.

De plus, les gestionnaires ont eux aussi le droit de se montrer humains et vulnérables envers leurs employés, c’est tout à fait bénéfique. En effet, en parlant au « je » et en abordant leurs enjeux, le lien de confiance avec l’employé se resserre, ce qui l’amènera à son tour à communiquer ses propres défis personnels.

Être à l’affût des signes

Une des qualités d’un bon gestionnaire est d’être observateur. Selon Mélanie Turcot, il est même crucial, en tant que responsable, de rester à l’affût des changements d’attitudes.

Certains signes précurseurs peuvent mettre la puce à l’oreille quant aux difficultés qu’un employé peut vivre. Par exemple, si ce dernier a un plus haut taux d’absentéisme, un manque de motivation, des problèmes physiques récurrents, etc.

Mme Turcot rappelle aussi qu’une grande partie de la population canadienne et québécoise est aux prises avec des problèmes de santé mentale. En effet, selon une étude menée par Sun Life, près de 60% des Canadiens en seraient victimes d’une manière ou d’une autre. Il serait donc naturel, lorsqu’on est un gestionnaire, de s’attendre à ce qu’une proportion similaire de personnes de son équipe souffrent de els problème. Et de faire dès lors son maximum pour les déceler et les accompagner de son mieux.

Fournir des ressources 

La psychothérapie est considérée comme le moyen de prédilection pour conserver une bonne santé mentale. Si on est en mesure d’offrir ce genre de services à ses employés, il est donc tout à fait recommandé de l’intégrer dans l’entreprise, d’autant plus que les délais d’attente pour les prises en charge dans le système public sont souvent très longs.

De plus ne plus de sociétés proposent également un Programme d’aide aux employés (PAE), un service de counseling confidentiel et à court terme qui s’adresse aux employés ayant des difficultés personnelles qui nuisent à leur rendement.

En second lieu, plusieurs ressources gratuites existent pour soutenir la santé mentale. Alors, pourquoi ne pas afficher un document contenant ces ressources dans la cuisine commune de l’entreprise ? Ou bien les faire connaître aux employés dès leur embauche ? Il est même possible de rendre ces informations accessibles en tout temps sur l’interface interne de la société, ou d’en faire des rappels ponctuels. « Si l’entreprise montre qu’elle est ouverte et à l’écoute des problèmes de santé mentale, les employés se sentiront plus à l’aise d’en parler », explique l’experte.

Formaliser les pauses

Il est important de prendre le temps de prendre des pauses au travail. « Surtout en télétravail, précise Mme Turcot, car il est plus difficile alors de s’arrêter pour prendre le temps de manger ou de se ressourcer. »

Le gestionnaire doit par conséquent rappeler à ses employés de s’accorder des temps de pause. En revanche, il faut éviter de les obliger à prendre des pauses à des heures précises, afin de respecter leurs besoins et leur autonomie.

Le fait de formaliser et de valoriser les temps de pause permet aussi de prévenir le burnout, qui s’accompagne évidemment de plusieurs problèmes psychologiques, en plus d’entraîner des difficultés dans l’entreprise.

Favoriser un milieu de travail psychologiquement sain et sécuritaire

Comme l’indique le Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail, un milieu de travail psychologiquement sain et sécuritaire est « milieu de travail qui favorise le bien-être psychologique des travailleurs et qui prévient activement les dommages portés à leur santé mentale par négligence ou par insouciance, ou de façon délibérée. »

Le site Web du CCHST fournit pour sa part une liste de risques psychologiques au travail qu’il est possible d’analyser avec son département de ressources humaines, afin de favoriser un bon environnement de travail.

À l’intérieur de cette liste, on trouve par exemple la recommandation de s’assurer que les employés ne se sentent pas isolés au travail. Si c’est le cas, on peut organiser des événements sociaux en dehors des heures de travail, créer un comité d’employés responsable des activités d’équipe, ou bien tenir des rencontres hebdomadaires avec tous les employés pour renforcer leur sentiment d’inclusion.

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