De plus en plus d’entreprises autorisent la présence d’animaux de compagnie entre leurs murs. Et la proximité accrue des travailleurs avec leurs compagnons à poils pendant la pandémie devrait accélérer cette pratique. Alors, êtes-vous prêts pour le travail en format animalier ?
Selon un sondage Léger, le Québec comptait au début de l’année 2020 plus de trois millions de chats et de chiens, ce qui représente un animal dans presque la moitié des foyers. Un chiffre qui a sans doute augmenté depuis un an en raison de la pandémie, une crise qui a poussé beaucoup de personnes à adopter un animal de compagnie. Chose aussi intéressante à savoir, ces animaux sont les plus populaires chez les 18-55 ans, donc parmi la population active.
En connaissant ces chiffres, on comprend que les Québécois aiment passer du temps avec leurs compagnons canins et félins. De là à ce que Médor et Félix s’installent près d’eux sur leur lieu de travail comme à la maison s’ils font du télétravail, même si cela nécessite parfois quelques ajustements (voir l’illustration amusante ci-dessous), il n’y a qu’un pas. Et ce pas, il a été franchi par un nombre croissant de compagnies.
Un historique éloquent
La possibilité d’avoir des animaux de compagnie au travail ne date pas d’hier. Dès l’an 2000, le Japon faisait figure de pionnier en la matière avec des sociétés autorisant la venue de chats et de chiens des employés au bureau, mais aussi en acquérant elles-mêmes des animaux pour déstresser les travailleurs. C’est le cas de l’entreprise informatique Ferray, où neuf félins vivent librement dans les locaux de l’entreprise, et de celle d’Oracle Japan, où un chien de berger nommé Candy est devenu la mascotte de l’entreprise. Ou mieux encore, de la firme Pasona Group, heureuse propriétaire de deux chèvres et de deux alpagas ! Et que dire des 70 cafés à chats que l’on retrouve à travers la ville de Tokyo…
Cette pratique s’est peu à peu popularisée sur notre continent. Aux États-Unis, de grandes sociétés comme Amazon, Google, Nestlé Purina et Ticketmaster autorisent les animaux de compagnie au travail. On y a même instauré chaque 21 juin, depuis plus de 20 ans, la «Take your dog to work day» (Journée du chien au travail).
Au Canada, Hootsuite, Electronic Arts et le fabricant de produits alimentaires Mars, qui propose en plus un terrain de jeu pour chiens à même l’entreprise. Et au Québec, qu’en est-il ? Eh bien, le mouvement est peut-être moins amorcé qu’ailleurs, mais si de grands noms comme Moment Factory ou Mondou y ont adhéré, on peut penser que d’autres, de taille égale ou plus modeste, le font aussi.
Crédits photo : Isabelle Gervais-Laberge (table de travail) et Karel Soucy (table de cuisine), page Facebook de l’entreprise québécoise Mondou
Les effets bénéfiques des animaux au travail
Plusieurs études menées par des corps scientifiques des plus sérieux ont souligné l’apport des animaux de compagnie à la productivité et au bien-être mental des employés.
À l’heure où on parle de plus en plus des chiens d’assistance psychologique, on est surpris d’apprendre que dès 2015, lors de la conférence American Academy of Pediatrics National Conference & Exhibition à Washington, une étude a mis en évidence les bienfaits de la Thérapie Assistée par l’Animal ou TAA. D’autres ont par la suite démontré que les employés entourés de chats et de chiens au travail éprouvent moins de stress, ont plus d’échanges avec leurs collègues, une perception plus positive de leur employeur et se sentent globalement plus satisfaits.
En plus d’être apprécié par les employés, le choix d’avoir des animaux au travail peut être un atout très intéressant pour les entreprises, qui soignent de cette manière leur image de marque. Et du même coup leur capacité de recrutement, puisqu’elles attirent et fidélisent davantage de talents.
Petits conseils avant de se lancer
Même s’il y a beaucoup d’avantages à se tourner vers la pratique des animaux de compagnie au travail, il faut tenir compte d’un certain nombre de facteurs avant de la mettre en place dans une compagnie, comme l’indique un article du CPA.
Le premier d’entre eux concerne les règlements de la bâtisse où se situe l’entreprise. Le propriétaire des lieux doit en effet être consulté avant d’autoriser la venue d’animaux sur place, surtout s’il est fait mention dans le bail de conditions restrictives en la matière.
En second lieu, il faut tenir compte de l’ensemble de ses employés, pas seulement de ceux qui ont des animaux de compagnie. Si certains d’entre eux souffrent d’allergies ou ont peur des chiens, par exemple, il serait malvenu de leur imposer des compagnons félins et canins sur leur lieu de travail. Il est néanmoins souvent possible, surtout si les locaux sont assez grands et disposent de plusieurs accès, de s’organiser avec les travailleurs touchés pour qu’ils ne soient pas en contact direct avec les animaux.
Il faut également établir des directives très claires pour éviter les abus de toutes sortes. Quelle sorte d’animaux sont permis (chats, chiens, furets, cochons d’Inde… serpents) ? Combien d’animaux au maximum peuvent venir à la fois au bureau ? Quelle est la responsabilité en cas de bris ou de détérioration du matériel, ou bien en cas de morsure ou de dommages corporels ? Autant de points qui permettront de bien encadrer la venue d’animaux au travail.
Enfin, et c’est notre dernier conseil du jour, il est crucial d’aviser les potentielles ou nouvelles recrues du bureau de cette pratique, quitte à leur faire tester cette expérience avant d’asseoir leur contrat. Parce que si la politique d’autoriser la venue de compagnons canins et félins est très attractive au premier abord et gagne en popularité chaque année, elle peut encore effrayer certains candidats.
Voilà! Nous vous quittons avec un petit montage de notre propre équipe, dont plusieurs membres travaillent quotidiennement avec leurs compagnons à poils à leurs côtés. Qui sait, peut-être cela inspirera-t-il certains d’entre vous ?