Chute prononcée des prix des véhicules électriques

Depuis quelques mois, la valeur de revente des véhicules électriques baisse rapidement sur le marché de l’usagé, et celui du véhicule neuf commence à suivre le pas. Alors, la frénésie des véhicules électriques est-elle chose du passé?

C’est à partir de décembre 2023 que les médias ont commencé à rapporter les premiers ralentissements de l’industrie du véhicule électrique. À l’époque, on observait une accumulation des Ford Lightning, la version électrifiée du célèbre F-150, dans les stationnements des concessionnaires. Mais ce n’était qu’un début, puisque de nombreux autres modèles ont ensuite eux aussi commencé à afficher des chiffres de vente décevants. L’industrie du véhicule électrique en Amérique du Nord s’essouffle, et son avenir est maintenant plutôt incertain. 

Statistiques du marché automobile

Cet essoufflement s’affiche notamment dans l’évolution du prix de vente moyen des véhicules électriques neufs. À son apogée en juin 2022, la somme moyenne à débourser pour un véhicule électrique était de 65 000 $ américains, d’après un article publié par CarEdge. Aujourd’hui, en juin 2024, ce chiffre a diminué de 16%, pour passer à 55 000 $. 

Certes, le ralentissement de l’économie a affecté de manière significative ces statistiques, mais ce n’est pas l’unique explication à cette baisse de prix importante. La caractéristique de nouveauté des véhicules électriques permettait aux concessionnaires en 2022 de gonfler leur prix de vente. La demande était très forte, et les consommateurs n’étaient pas aussi renseignés qu’aujourd’hui au sujet des inconvénients des véhicules électriques. 

Par exemple, pour le cas des Ford Lightning, les consommateurs ont désormais de la difficulté à justifier l’achat d’une camionnette dont l’autonomie ne dépasse pas 200 km si elle remorque une charge de 10 000 livres. Ils refuseront également payer en moyenne 17% plus cher pour un véhicule électrique que pour un véhicule à essence. Malgré une motorisation différente, l’intérieur et les fonctionnalités des deux types de véhicules sont, après tout, très similaires.

Une dépréciation extrême dans l’usagé

Maintenant que la majorité des modèles électriques ont quelques années d’usure, de plus en plus d’entre eux sont revendus dans l’usagé. Et une fois encore, les statistiques ne sont pas optimistes. 

Par exemple, pour se procurer une Subaru Solterra neuve à son lancement, au début de l’année 2023, il fallait débourser plus de 60 000$ au Canada. Mais actuellement, plusieurs d’entre elles sont mises en vente avec une vingtaine de milliers de kilomètres au compteur pour à peine 40 000 $, ce qui équivaut à une dépréciation du tiers de la valeur initiale du véhicule. Par contre, en 2023, une Subaru Forester était vendue aux alentours 34 000 $ et aujourd’hui, elle a une valeur de revente de 30 000 $. En comparant ces deux VUS de Subaru, on remarque donc que la dépréciation du modèle électrique est beaucoup plus prononcée que celle du modèle à essence.. 

Les exemples du même type abondent. La très controversée Ford Mustang Mach E a également connu une forte dépréciation. D’après une vidéo publiée sur la chaîne YouTube de Donut Media, en 2022, sa version haut de gamme se vendait jusqu’à l’équivalent de 90 000$ canadiens. Alors qu’aujourd’hui, ce modèle peut être obtenu pour près de 50 000 $. 

Et finalement, impossible de clore cette liste sans mentionner Tesla ! D’après Donut Media, la Tesla Model S Plaid, la version performante de ce modèle, se vendait pour l’équivalent de 175 000 $ canadiens pour les versions les mieux équipées. Un prix passé à un peu en dessous de 90 000 $ désormais… 

Finalement, les économies effectuées à la pompe grâce aux modèles électriques ne sont peut-être plus suffisants pour compenser une si forte dépréciation. Alors, qu’adviendra-t-il dans le futur? Les constructeurs se tourneront-ils vers l’hybride, ou changeront-ils leur approche ? Ce sera à surveiller.

À bientôt pour une nouvelle chronique!

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