Depuis 2022, la Journée AIA Canada met en relation les étudiants des CFP et l’industrie de l’entretien et de la réparation automobiles. En quoi est-elle utile ?
Quand Patrick Saint-Pierre, directeur des ventes du Groupe Monaco et membre de la division du Québec de l’AIA Canada, a créé avec le Comité de la relève la Journée AIA Canada il y a deux ans, il voulait rendre plus attractif le secteur de l’entretien et de la réparation automobiles, qui regorge d’opportunités de carrière.
« Les étudiants lorgnent souvent les concessionnaires automobiles, mais ils sous-estiment tout ce qui est à leur portée dans le marché secondaire, explique-t-il. Pourtant, il y a beaucoup d’avenues intéressantes chez les fournisseurs de services automobiles (autrement dit, les ateliers de réparation indépendants), les fabricants de pièces, les grossistes et les entrepôts distributeurs. Un DEP en mécanique automobile conduit à une foule de métiers en demande et porteurs. »
La Journée AIA Canada vient donc combler cette lacune de connaissances et jeter un nouveau regard sur l’industrie, grâce à la participation d’enseignants, de membres de la Division AIA Canada du Québec et de professionnels du milieu.
Elle s’est tenue cette année le 20 février 2024 face à plus de 1000 étudiants de 10 centres de formation professionnelle (CFP) du Québec : CFP Nova, CFP Pavillon de l’Argile, l’École des métiers spécialisés de Laval, l’École des métiers en équipement motorisé de Montréal, West Island Career Centre, CFP Verdun, CFP Compétence Rive-Sud, CFP de Portneuf, CFP Rimouski-Neigette et CFP de Coaticook.
Des perspectives d’emploi concrètes et attrayantes
Comme le souligne Patrick Saint-Pierre, « Nous ne cherchons pas à idéaliser notre industrie, mais à la présenter de manière honnête. Par exemple, nous démystifions la question des salaires réels par spécialité et selon les classes. »
On apprend ainsi que contrairement aux décrets, qui situent le salaire horaire d’un mécanicien de 1e année à moins de 15 dollars, ce jeune professionnel gagne plutôt en moyenne 21,53 dollars de l’heure. De la même manière, un mécanicien de classe A pourra gagner plus de 35 dollars de l’heure, un commis aux pièces de classe A plus de 30 dollars de l’heure, tout comme un débosseleur de classe A.
Saint-Pierre souligne aussi d’autres avantages du milieu, touché par une pénurie de main d’œuvre qui n’est pas prête de s’essouffler, puisque 20% des mécaniciens automobiles et 30% des carrossiers/peintres prendront leur retraite d’ici 10 ans. Et les besoins se font sentir partout : préposés au service, mécaniciens généralistes ou spécialisés, conseillers techniques, peintres, gérants ou directeurs de service ou de magasin, conseiller en vente de pièces et d’accessoires, formateurs pour les grandes chaînes, propriétaires d’ateliers grâce au repreneuriat… Les DEP en mécanique automobile, ainsi que des formations supplémentaires spécialisées comme l’AEP mécanique VÉ (pour les étudiants) et le Programme compétences VÉ – Mécanique (une certification pour les professionnels) sont on ne peut plus porteurs.
« N’oublions pas non plus que contrairement à un concessionnaire, un professionnel du domaine secondaire n’a jamais un emploi monotone, car il travaille sur des véhicules multi-marques, ajoute M. Saint-Pierre. Il est aussi beaucoup plus proche de son patron, car la majorité des sociétés du secteur sont à dimension humaine. »
La Journée AIA Canada recrute
Fière de son mandat de représenter l’industrie de l’entretien et de la réparation automobiles, l’AIA Canada remet chaque année, à un élève de chaque école participante à la Journée, une bourse de 500 $ pour souligner sa persévérance, sa résilience et son rendement scolaire. Cette bourse est présentée au nom de la Bourse d’études Raymond Savard en collaboration avec la Fondation AIA Un coup de main pour les enfants.
Mais l’AIA Canada souhaite en faire encore plus en gagnant d’autres CFP à sa cause. « Nous aimerions vraiment que la Journée AIA Canada soit présente dans toutes les écoles de formation professionnelle en automobile du Québec, y compris en région, indique Patrick Saint-Pierre. Nous avons donc toujours besoin d’entrepreneurs et de professionnels chevronnés du milieu pour venir témoigner de leur expérience et inspirer la relève. » Avis aux intéressés !